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Hiver 2012 - 2013
en 2060. Soulignons ici les différentiels entre les deux
principales régions du pays. Vu la natalité supérieure
qui est observée en Wallonie depuis de nombreuses
années, la situation y est, en effet, plus favorable qu’en
Flandre. En Flandre, le coeffcient de dépendance
devrait atteindre 40 en 2030 et 46 en 2060 (contre 28
en 2010). Dans le sud du pays, le coeffcient actuel de
25 devrait évoluer vers des niveaux de 35 en 2030 et de
42 en 2060. La menace du vieillissement ne se posant
pas avec la même acuité des deux côtés de la frontière
linguistique, il n’est dès lors guère étonnant que la
Flandre ne soit pas demandeuse de la régionalisation
des pensions…
Le nombre de personnes de 85 ans et plus est un
bon indicateur de l’évolution des dépenses de santé
et de soins pour les âgés dépendants. Ici également
les chiffres interpellent, avec une part relative de
2,2% en 2010 qui devrait s’élever à 5,6% en 2060.
Pour ce segment démographique, la hausse sera
particulièrement signifcative entre 2030 et 2040
(de 2,9% à 4,1%). Si le vieillissement apparaît
d’abord comme une menace pour notre système de
sécurité sociale, il faut aussi souligner qu’il présente
des opportunités. L’augmentation de l’espérance
de vie représente un énorme potentiel en termes
d’expériences, de connaissances mais aussi de temps
libre. En outre, il ouvre des marchés considérables
pour l’offre de services destinés aux seniors, tant dans
l’économie des loisirs que dans le domaine de la santé.
En plus de nous alerter sur la nécessité d’adapter la
société au vieillissement, les analyses démographiques
nous informent également de la transformation rapide
de la structure des ménages. Nous voyons ici que la
conjonction du vieillissement et de la complexifcation
des parcours de vie conduit à une forte réduction de
leur taille moyenne. En Belgique, la taille moyenne
des ménages est aujourd’hui de
2,3. Derrière ce chiffre se cache
une proportion de 65% des
ménages qui, dans les registres
de population, comptent de une
à deux personnes (ces ménages
offciels de une et de deux
personnes rassemblent 42% de
la population). Les statistiques
relatives aux types de ménage
témoignent du fait que les
parcours de vie sont de plus en
plus instables. Il en résulte que les
types de ménages où les risques de
précarité sont élevés sont en forte
augmentation. Par exemple, entre
2002 et 2008, on assiste au niveau
national à une augmentation du
nombre de ménages isolés de
± 213 000 unités et du nombre
de familles monoparentales de ± 188 000 unités. Dans
le même temps, le nombre de couples avec enfant(s)
diminue de ± 162 000 unités.
Les évolutions sociodémographiques qui poussent à la
réduction de la taille des ménages ont d’importantes
implications quant aux besoins en logements. Afn de
serrer cette problématique de plus près, intéressons-
nous au cas de la Wallonie, où la croissance de
population attendue entre 2010 et 2020 représente
6,5% en volume d’habitants, mais 12% en nombre de
ménages. Entre 2010 et 2020, ce sont donc 200 000
nouveaux logements qu’il faudra construire pour
héberger les nouveaux wallons. A l’échéance de 2040,
ce sont 500 000 nouveaux logements qui, selon les
scénarios les plus probables, seraient à produire. En
comparaison du parc immobilier actuel, c’est-à-dire un
peu plus de 1,5 million de logements pour l’ensemble
de la Wallonie, la hauteur de ce chiffre interpelle et
nous rappelle combien la croissance démographique
représente un déf de taille.
Jean-Marie Halleux
Chargé de cours au département
de géographie - géographie
économique
Avant 2040, 500.000 nouveaux logements devront être construits