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Hiver 2012 - 2013
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par certains responsables en charge des affaires des
grandes villes, les mouvements d’exurbanisation (c’est-
à-dire les mouvements d’émigration des villes) se
poursuivent donc bel et bien.
En réalité, les mécanismes migratoires qui se déve-
loppent au sein des grands centres urbains wallons
ne se différencient guère des mécanismes obser-
vés à Bruxelles. S’y conjuguent, d’une part, un solde
migratoire international bénéficiaire et, d’autre part,
un solde migratoire interne déficitaire qui s’explique
par la poursuite des émigrations vers les communes
périphériques. En général, il s’agit de migrations de fa-
milles qui ne souhaitent plus demeurer en ville lorsque
la venue d’enfant(s) contribue à l’agrandissement du
ménage. Par ailleurs, contrairement à une idée reçue, ce
mouvement centrifuge n’est absolument pas compensé
par un retour des aînés vers les centres urbains.
Jusqu’aux années 90, le départ des villes a alimenté le
peuplement de communes relativement proches (la
première couronne périurbaine). Aujourd’hui, c’est
moins le cas et nous constatons plutôt la stagnation
démographique de ces communes périurbaines où
vieillissent – et meurent – les classes moyennes exur-
banisées lors des années 60 et 70 (notamment dans le
Brabant wallon ainsi qu’autour de Liège et de Char-
leroi). Depuis les années 90 et surtout 2000, les crois-
sances locales les plus soutenues sont davantage le
fait de communes rurales de “seconde périphérie”, à
l’image du vaste espace englobant le sud-est du Bra-
bant wallon, le nord-ouest de la province de Liège et
le nord de la province de Namur. L’accessibilité dont
bénéfcie cette région, tant à Namur qu’à Bruxelles
ou à Liège, est certainement un facteur de choix qui a
poussé de nombreux ménages à s’y implanter. Le nord
du Hainaut sous orbite bruxelloise bénéfcie également
d›un fort accroissement de la population, lié à des mi-
grations résidentielles issues de Bruxelles, du Brabant
wallon et également de Flandre.
Le peuplement soutenu des lointaines périphéries,
dénommé “étalement urbain” par les géographes et
par les aménageurs, s’explique par la grande disponi-
bilité en terrains, par des prix fonciers et immobiliers
moins élevés et par le développement de la mobilité
automobile. Cet étalement urbain ne va pas sans poser
de nombreuses questions quant au thème du dévelop-
pement durable et quant à l’objectif de la préserva-
tion des ressources. En effet, ces communes qui sont
actuellement en train de se peupler massivement sont
éloignées des principaux pôles qui structurent l’éco-
nomie. Il en résulte un accroissement des besoins en
déplacement qui se traduit immanquablement par un
accroissement des consommations énergétiques et des
émissions de gaz à effet de serre.
Une partie importante de la province de Luxembourg
enregistre également des croissances démographiques
soutenues. Les causes du dynamisme luxembourgeois
sont variées. Il s’explique tant par la venue de personnes
à la retraite (en particulier dans les communes du
centre de l’Ardenne) que par la venue de travailleurs
attirés par le marché de l’emploi du Grand-Duché
de Luxembourg. Ces derniers, jeunes et qualifés, se
distinguent par un taux de natalité élevé. En termes
absolus (nombre de nouveaux habitants), la croissance
luxembourgeoise doit cependant être relativisée
car il s’agit de communes rurales au faible nombre
d’habitants.
Vieillissement et instabilité
de la structure des ménages
Nous l’avons invoqué ci-dessus, les progrès sont très
notables en termes de longévité et la population belge
meurt donc de plus en plus tard. Lors de la période
récente, l’espérance de vie à la naissance a progressé
d’une année tous les sept ans, pour atteindre 77,7
ans pour les hommes et 82,7 ans pour les femmes
(situation en 2009). Si nous pouvons nous réjouir
de cette évolution, il faut cependant prendre garde
au vieillissement qui accompagne les progrès de la
longévité. On voit ainsi l’âge moyen de la population
belge progresser d’une année tous les neuf ans (40,8
ans en 2010 contre 39,6 ans en 2000).
Conjugués à l’arrivéemassive dans le troisième âge de la
génération du “baby boom”, les progrès de l’espérance
de vie contribuent à une augmentation forte de la part
représentée par le groupe des 65 ans et plus. Cette
part devrait passer de 17% en 2010 à 22% en 2030.
Une telle évolution est évidemment critique quant à
ses conséquences sur le fnancement des retraites. Le
coeffcient de dépendance des âgés ((65+) / (15-64))
passerait ainsi de 26 âgés pour 100 personnes d’âge
actif en 2010 à 36 âgés pour 100 personnes d’âge actif
en 2030 et à 42 âgés pour 100 personnes d’âge actif