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LIÈGE
U
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Hiver 2012 - 2013
problèmes d’offres en garderies d’enfants ou en écoles
maternelles et primaires, la croissance démographique
est très soutenue à Bruxelles. Cet apparent paradoxe
s’explique par le volume d’immigrants internationaux.
Par exemple, entre 2008 et 2010, Bruxelles a accueilli
plus du tiers de l’immigration internationale qui s’est
établie dans notre pays. La ville-région est donc la
première porte d’accès de l’immigration internationale
en Belgique et son attractivité sur les migrants
internationaux détermine très largement la dynamique
démographique de l’ensemble du pays.
allemands ou néerlandais s’installent en Wallonie,
souvent à proximité des frontières, pour des raisons
diverses telles que les prix de l’immobilier, la fiscalité
avantageuse ou le cadre de vie. En dehors des zones
frontalières, ce sont les grandes villes qui sont les
principaux lieux de destination de l’immigration
internationale wallonne, un peu à l’image de la situation
bruxelloise. Sur base des chiffres de 2011, on s’aperçoit
ainsi que Liège et Charleroi ont accueilli 21% et 9%
des migrants ayant quitté l’étranger pour s’établir en
Wallonie.
Des disparités spatiales importantes
La carte ci-dessous détaille la croissance dé-
mographique à l’échelle des 589 communes du
royaume. Cette carte démontre que l’évolution de la
population ne se répartit pas de manière homogène
dans l’espace. Des disparités spatiales importantes ap-
paraissent, témoins de l’attractivité différentielle des
territoires.
L’attractivité de notre capitale sur les migrants
internationaux contribue à accentuer le
caractère multiculturel de cette ville, où l’on
estime que plus de la moitié des résidents
n’ont pas de références exclusivement
“belgo-belges”. Depuis les années 90,
l’immigration internationale qui s’établit à
Bruxelles s’est à la fois fortement renforcée
et fortement diversifée. Par exemple, sur
base des données du recensement de 2001,
les 19 communes bruxelloises ne comptaient
pas moins de 45 nationalités représentant
au moins 1000 personnes. En comparaison d’autres
grandes agglomérations, l’internationalisation de
Bruxelles est originale car elle se caractérise par deux
processus relativement indépendants
2
. En effet, s’y
développent à la fois une internationalisation “vers le
bas” d’immigrés défavorisés et une internationalisation
“vers le haut” de bruxpats très qualifés qu’attire
la présence des institutions internationales. Sans
conteste, la concomitance de ces deux phénomènes
migratoires renforce le déf de la polarisation sociale
et les problèmes de ségrégations socio-spatiales qui en
découlent.
Concernant la Wallonie, le solde migratoire externe
relativement soutenu tient pour moitié à des fux en
provenance de pays voisins : des ressortissants français,
Concernant Bruxelles, la carte met en avant le
caractère relativement localisé de la forte progression
démographique. En effet, plutôt que les communes
favorisées du sud et de l’est de la région, ce sont les
communes plus populaires du centre et de l’ouest
qui accueillent massivement les nouveaux bruxellois.
Concernant laWallonie, l’analyse à l’échelle communale
montre que les principaux centres urbains affchent
des taux de croissance inférieurs à la croissance
régionale (certains centres urbains continuent même
à connaître une décroissance de leur population).
Pourtant, comme cela vient d’être souligné, ces
principales villes wallonnes sont les lieux d’arrivée
privilégiés de la migration internationale, le facteur
le plus important de la dynamique démographique à
l’œuvre en Wallonie. Contrairement à l’idée véhiculée
2
E. Corijn, C. Vandermotten, J.-M. Decroly et E. Swyngedouw, 2009, “États généraux de Bruxelles. Bruxelles, ville internationale”, Brussels Studies, n°13.
URL :
www.brusselsstudies.be/medias/publications/FR_84_EGB13.pdf