Page 25 - LiegeU#14internet reduit

This is a SEO version of LiegeU#14internet reduit. Click here to view full version

« Previous Page Table of Contents Next Page »
Hiver 2012 - 2013
l
LIÈGE
U
l
25
différence entre les immigrations et les émigrations).
Actuellement, les deux composantes sont positives. La
progression de la population belge s’explique donc tant
par un excédent de naissances que par un excédent
d’immigrations. Ce sont toutefois les migrations
internationales qui représentent le premier moteur de
la croissance. Par exemple, sur la période 2007-2010,
la hausse de la population belge tient pour les trois-
quarts au solde migratoire. En outre, les phénomènes
migratoires ont des conséquences sur le solde naturel,
car la natalité des migrants est généralement élevée.
Par exemple, la fécondité des femmes de nationalité
étrangère est sensiblement plus élevée que la fécondité
des femmes de nationalité belge (respectivement 2,52
et 1,74 enfants par femme entre 2006 et 2008). En
réalité, le caractère excédentaire du solde naturel tient
moins à la natalité des migrants qu’à la progression de
l’espérance de vie. Si nous sommes de plus en plus
nombreux, c’est donc aussi parce que nous mourons
de moins en moins ou, exprimé autrement, parce
q u e nous mourrons de plus en plus tard.
Lors des prochaines décennies, la
longévité croissante devrait maintenir
un solde naturel excédentaire alors
même que le nombre d’enfants par
femme demeure en deçà du seuil de
remplacement des générations. Ce
seuil est de 2,1 enfants par femme et
les démographes considèrent que les taux
effectifs devraient continuer à s’aligner sous la barre
du 1,9 enfant par femme.
Plusieurs facteurs concourent à la croissance de la
population des trois régions du pays. Notamment
le solde migratoire interne. Pour Bruxelles, le solde
migratoire interne est fortement négatif. En réalité,
depuis des décennies, il y a plus d’habitants qui
quittent la capitale pour la Flandre ou la Wallonie
que de nouveaux arrivants qui s’y établissent depuis
le reste du pays. Pour autant, comme en attestent les
Les trois régions du pays devraient être concernées
par cette augmentation soutenue de la population.
Au milieu du XXI
e
siècle, Bruxelles-Capitale, sur base
des hypothèses les plus probables, devrait héberger
plus de 1,4 million de personnes (contre ± 1,1 million
actuellement). Pour la Wallonie, les calculs convergent
vers l’estimation des 4,2 millions (contre ± 3,5 millions
actuellement). Par rapport à la Wallonie, la croissance
relative de la Flandre serait légèrement inférieure. La
progression en volume devrait cependant y être bien
plus importante, avec un peuplement supplémentaire
de 1,2 million de personnes (de ± 6,3 millions
actuellement à ± 7,5 millions en 2050).
La prospective démographique est un art délicat et
l’expérience montre que les exercices précédents
n’ont pas toujours pu anticiper les changements de
trajectoire. Pour autant, il est incontestable que la
pression démographique à laquelle est confrontée
la société belge représente un déf de taille. La forte
probabilité des croissances annoncées nous oblige
donc à anticiper au mieux les besoins
futurs de la population, tant en termes
de logements et d’offres de services
que de mobilité ou d’emplois ; tout
cela si possible dans une optique
de développement durable et de
préservation des ressources…En outre,
au-delà de la composante quantitative,
les tendances plus qualitatives vers le vieillissement,
vers le multiculturalisme et vers la fragilisation de la
structure des ménages représentent également des
enjeux sociétaux considérables.
Comment expliquer ce regain
de croissance démographique ?
Les dynamiques de population sont déterminées par
la combinaison des soldes naturels (la différence entre
les naissances et les décès) et des soldes migratoires (la
L
ors des années 2000, la Belgique a retrouvé une croissance
démographique inédite depuis les années 60, avec des taux de croissance
annuels compris entre 0,5% et 1%. Derrière ces taux, qui peuvent
sembler faibles, se cache un peuplement de plus de 600 000 personnes. En
une dizaine d’année, le pays a donc dû répondre aux besoins d’une population
nouvelle supérieure à la population d’une ville telle qu’Anvers. Sur base des
perspectives démographiques calibrées par le Bureau fédéral du plan
1
, des
taux aussi élevés devraient se maintenir, lors des prochaines décennies, pour
faire de la Belgique un pays de plus de 13 millions d’habitants à l’horizon 2050
(contre ± 11 millions actuellement).
La progression de la population
belge s’explique donc tant par un
excédent de naissances que par un
excédent d’immigrations.
1
M. Lambrecht 2011, Perspectives de population 2010-2060, Bureau fédéral du plan. URL :
www.plan.be/admin/uploaded/201112190815510.bevpop2011_fr.pdf