Automne 2011
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L’ I NST I TUT I ON
Droits de l’homme et libertés
Un thème fort pour la Rentrée académique 2011
progressiste en matière de mœurs (vis-
à-vis des homosexuels notamment).
Elle s’est parfaitement soumise au jeu
démocratique en respectant les institu-
tions et, malgré son passé de victime de
la dictature de Pinochet, n’a pas cher-
ché de revanche mais s’est tournée vers
l’avenir. » Elle a quitté le pouvoir en 2010
et est actuellement Secrétaire général
adjointe de l’ONU, chargée de l’éga-
lité et l’autonomisation des femmes.
Mikhaïl Gorbatchev
Mikhaïl Gorbatchev incarne la fn de la
Guerre froide. Elu Secrétaire général du
Parti communiste de l’Union soviétique
en mars 1985, il dirigea l’URSS jusqu’en
1991. Son discours politique se veut
plus ouvert, tant à l’intérieur du pays que
sur le scène internationale. Il promeut un
“socialisme à visage humain”. Le prix
Nobel de la paix lui est décerné en 1990
mais les critiques se font vives, essen-
tiellement à l’intérieur de l’URSS. En août
1991, un coup d’Etat fomenté par les
conservateurs conduira Mikhaïl Gorbat-
chev à la démission, le 25 décembre de
la même année (voir l’article en page 24).
Patricia Janssens
* A l’invitation de la SRIW
Abdou Diouf
Président du Sénégal pendant près de
20 ans (de 1981 à 2000), Abdou Diouf
est le fls spirituel de Léopold Sédar Sen-
D
epuis près d’un an, les révolutions
qui bouleversent nombre de pays
arabes nous rappellent que le régime
politique dans lequel nous vivons en paix
n’est pas universel. Après des années de
soumission, des milliers de personnes –
en Tunisie, Egypte, Libye et Syrie notam-
ment – ont osé braver le pouvoir autori-
taire en place et réclamer de meilleures
conditions de vie et plus de libertés.
A l’occasion de la Rentrée académique,
l’université de Liège a souhaité ouvrir le
débat sur les “droits de l’homme et les
libertés”. Lors de la cérémonie offcielle
de rentrée, le mercredi 21 septembre,
le recteur Bernard Rentier a remis les
insignes de docteur honoris causa à
Abdou Diouf, ancien président du Séné-
gal. Le Recteur remettra plus tard dans
l’année les insignes à Michelle Bache-
let, ancienne présidente du Chili et, le
lundi 10 octobre, à Mikhaïl Gorbatchev,
dernier président de l’URSS*. Trois per-
sonnalités politiques qui ont œuvré dans
leur patrie en faveur de l’émergence
ou de la consolidation d’un régime
parlementaire respectueux des droits
de l’homme et qui ont, à titres divers
et en tenant compte des conditions
spécifques de chaque Etat, marqué
l’histoire de ces dernières décennies.
ghor, écrivain, académicien et fondateur
de la République du Sénégal en 1960.
Une exception sur le continent africain
à l’époque totalement sous la coupe de
régimes dictatoriaux. Abdou Diouf suc-
cède à son mentor et s’inscrit dans son
action politique. « Son ambition était de
faire rayonner la démocratie en Afrique,
expose Bob Kabamba, chargé de cours
au département de science politique.
Respectueux de la Constitution, il a
consolidé l’œuvre de Senghor en orga-
nisant des élections libres et pluralistes
et en respectant les droits de l’homme.
De même, c’est sans incident qu’il céda
la place à Abdoulaye Wade qui remporta
les élections en 2000. » Eloigné du pou-
voir, Abdou Diouf ne reste pas inactif.
Dès 2003, il devient Secrétaire général
de l’Organisation internationale de la
francophonie (OIF) et lui apporte une
dimension politique. « Désormais, note
Bob Kabamba, ne sont invités au sommet
de la Francophonie que les dirigeants
qui respectent les droits de l’homme. »
Michelle Bachelet
Depuis une trentaine d’années, l’Amé-
rique latine, elle aussi, se rebelle. Les
années 2000 ont vu arriver au pouvoir
des personnalités de gauche, issues de
la société civile : Evo Moralès en Bolivie,
Luiz Inacio Lula au Brésil, Rafael Cor-
rea en Equateur, Enrique Bolaños au
Nicaragua, Michelle Bachelet au Chili.
Médecin, chirurgienne, Michelle Bache-
let s’est spécialisée en pédiatrie et santé
publique. Elle dirige une ONG d’aide aux
enfants des personnes torturées et dis-
parues. Polyglotte, elle a été ministre
de la Santé puis ministre de la Défense
dans les gouvernements nommés par
le président Ricardo Lagos. Elle lui
succède à la tête de l’Etat en en 2006.
« C’est une personnalité très populaire
au Chili , rapporte Sebastian Santander,
chargé de cours au département de
science politique. Durant son mandat,
elle a réformé le système obligatoire
de retraite en instaurant un “flet de
sécurité” et a manifesté une approche