Page 24 - LiègeU9

This is a SEO version of LiègeU9. Click here to view full version

« Previous Page Table of Contents Next Page »
22
l
LIÈGE
U
l
Automne 2011
M
ême à quelques semaines du
jour où elle souffera ses cinq
bougies, l’équipe de l’Unifes-
tival peine à parler d’elle-même et des
dessous de l’événement sans tomber
dans le jargon propre à ceux qui, entre
deux calculs de puissance électrique
disponible, sont déjà occupés à compter
les kilomètres de câbles et les barrières
Heras qui serpenteront le campus du
Sart-Tilman le jeudi 6 octobre prochain.
Ou à veiller de manière obsessionnelle,
ingénieurs à l’appui, qu’aucun incident
technique ne survienne le soir où se pro-
duiront tour à tour, à l’instar des quatre
précédentes éditions, des groupes
musicaux rassemblés sous la bannière
de la découverte et de l’éclectisme.
>
Le s ETUD I ANTS
Clap 5
La 5
e
édition de l’Unifestival aura lieu le jeudi 6 octobre
principe de la manifestation, le souhait
que les gens s’y déplacent pour s’y
rencontrer, la musique devant rester au
service de l’ambiance », souligne-t-il,
cogitant tout haut, le cheveu en bataille
et le discours parfois sibyllin à force
de chercher la bonne formule. « Cha-
cun y trouve ce qu’il y met. » Avant de
recevoir le feu vert, le premier comité
organisateur – entièrement bénévole –
avait rappelé que l’éclatement géogra-
phique du campus ne facilitait guère
l’émergence d’un “esprit maison” et
que le campus du Sart-Tilman, hiver
comme été, tendait à perdre vie après
les heures de cours. Aussi, l’idée d’un
festival gratuit d’une soirée, décliné
en trois scènes autour des restaurants
universitaires, des amphithéâtres de
l’Europe et de chimie, a-t-elle séduit
rapidement, même si l’on n’a pas en-
core vu le corps académique descendre
boire un godet au milieu des festivaliers.
Depuis 2007, l’Unifestival accueille
quelque 11 000 visiteurs, qu’on voit se
trimballer gobelet à la main (réutilisable,
pour le green spirit) entre scènes, stands
de prévention et bars tenus – toujours
bénévolement – par les cercles étu-
diants, regroupés pêle-mêle dans de
petites tentes kaki. Il n’est pas rare que
des étudiants en sciences biomédicales
coudoient dans la même cahute, entre
quelques pékets fruités et un barbecue
géant, des étudiants en philosophie, d’un
côté du bar comme de l’autre : l’Unifes-
tival invite à des associations tempo-
raires qui, de fl en aiguille, permettent
de nouer des liens d’amitié improbables.
« L’événement est attendu et plébiscité
à la manière du bal de l’ULg autrefois »,
glisse Kim Guissard, permanente Fédé
et actuelle responsable logistique du
festival. Un satisfecit qui ne doit pas,
pour autant, inviter au délassement :
l’actuelle présidente du comité, Lae-
titia Delrez, supervise nerveusement
l’addition d’une quatrième scène à
l’occasion des cinq ans de l’événement.
« S’y produiront plutôt des danseurs en
première partie de soirée, qui laisseront
ensuite place aux musiques du monde
et à de l’électro expérimentale testée
pour la première fois à l’Unifestival.
Tour cela sans tomber dans une logique
de “toujours plus grand”qui nuirait à
l’événement », explique-t-elle après
un sincère soupir de soulagement. En
dernière minute, elle venait de mettre
la main sur un responsable bars…
Il faut dire que la formation de la relève
ne quitte jamais les préoccupations les
plus lancinantes de cette étudiante en
sciences spatiales aujourd’hui à la tête
d’un budget de quelque 80 000 euros
et d’une équipe technique bénévole qui,
comme les précédentes, a entamé près
d’un an à l’avance la préparation de cette
édition. Le team ne souffera un peu que
lorsque les projecteurs se seront éteints,
le 6 octobre. Et encore : seulement le
temps de dormir quelques heures dans
une classe des grands amphis, en pull et
en pantalon sur un matelas de fortune,
ou d’assister en silence au lever du jour
sur le campus du Sart-Tilman qui, avant
l’arrivée des gobelets réutilisables, était
couvert de centaines de plastiques
froissés qu’il fallait ramasser à la main.
Quelques jours plus tard, on procèdera
à un bilan sérieux : on se félicitera et on
s’égratignera aussi au passage. Tout le
monde en prendra pour son grade et
fera son mea culpa. D’aucuns pleureront
même un peu. Sorte de catharsis néces-
saire à la pérennité de cette initiative étu-
diante qui, à Liège, compte parmi les plus
fructueuses de ces dernières années.
Patrick Camal
Informations sur le site
www.unifestival.org
Laurent Schoysman est sans doute
le seul homme qui soit pratiquement
intarissable sur la genèse de ce grand
événement estudiantin automnal qu’il a
imaginé puis fondé avec le concours de
la Fédération des étudiants et la béné-
diction – d’abord prudente – de l’ULg.
Il était alors en faculté de Médecine.
« Etre étudiant, c’est rêver. L’Unifestival
veut contribuer à une culture estudian-
tine qui ne se borne pas au folklore. Au