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LIÈGE
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Hiver 2012 - 2013
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Le s
Equ i pemen t s REMARQUABLES
ristiques des grandes périodes de la Préhistoire. S’offrent ainsi
aux yeux, à côté d’ossements divers, des outils de pierre taillée
(bifaces, éclats, galets aménagés, burins, grattoirs, perçoirs),
d’autres en bois de renne (propulseurs, pointes de sagaie, har-
pons) et en os (aiguilles), traces matérielles laissées par les
hommes du Paléolitihique, surtout moyen (de - 300 000 à -
32 000 ) et supérieur (de - 32 000 à - 9000 ). Le Néolithique
(de - 5300 à - 2000) offre notamment à la vue, en plus des
haches polies et herminettes notamment, de la poterie ruba-
née, signe tangible du passage de l’époque des chasseurs-
cueilleurs à celle des premiers paysans cultivant des céréales.
La deuxième section montre, groupé par périodes également,
tout un matériel archéologique résultant de fouilles effectuées
par les membres du service de préhistoire. Dans les années
1980, en effet, l’orientation de leurs recherches s’est portée
sur le contrôle de sites déjà partiellement visités auparavant
tels que ceux de Chaleux, Furfooz, Presle et Bois Laiterie. Les
résultats de fouilles à l’étranger y sont aussi visibles : Hassek
Huyuk (Turquie) et Mitoc (Roumanie) ont fourni des vestiges
en pierre dont quelques-uns fgurent dans les vitrines. Quant
à la troisième section, elle s’attache à présenter des recons-
titutions d’objets préhistoriques au travers de pièces expéri-
mentales, ce qui permet entre autres de prendre conscience
des différentes méthodes de taille du silex au cours des âges.
A quoi s’ajoute, autre initiative parlante entre toutes, une série
Quoi de neuf ? La préhistoire ...
Le Musée de l’ULg se veut polyvalent
L
e Musée de préhistoire de l’université de Liège est amé-
nagé dans les sous-sols du bâtiment central de la place du
20-Août, principalement occupé par la faculté de Philoso-
phie et Lettres. Cette situation ne manque pas d’être lourde de
signifcation : n’est-ce pas grâce à l’exploration méthodique de
la terre que l’homme peut appréhender ses origines lointaines
et tenter de comprendre qui il est en défnitive ? Telle est en tout
cas la conviction du Pr Marcel Otte, préhistorien et paléoanthro-
pologue de l’ULg, pour qui tout « vestige provoque une émotion,
un sentiment d’appartenance qu’aucun récit ne peut éveiller ».
Et il en contient pas mal de vestiges ce lieu qui abrite, depuis
tant d’années, les fruits des fouilles et des activités scienti-
fques du service de préhistoire et du Centre interdisciplinaire
de recherches archéologiques de notre Alma mater. A com-
mencer par le moulage d’un crâne d’un enfant néandertalien
découvert dans une des grottes d’Engis, fn 1829 ou début
1830, par le médecin Philippe-Charles Schmerling (1791-
1836), professeur de zoologie qui sera le fondateur de la pa-
léontologie à l’Université. C’est lui qui, avant Jacques Boucher
de Perthes (1788-1868) et Charles Darwin (1809-1882), a
fourni des preuves de l’ancienneté de l’espèce humaine et lui a
donné une dimension paléontologique. Au point que, selon Yves
Coppens lui-même, l’homme de Néandertal – exhumé près de
Düsseldorf en 1856 – aurait dû s’appeler l’homo leodiensis...
C’est que, parmi les institutions universitaires, celle de Liège
a été l’une des premières à s’intéresser à la connaissance
de l’homme préhistorique. Dans la foulée de Schmerling se
constitue véritablement dans la cité mosane, avec un Marcel
De Puydt (1855-1940) aidé de Max Lohest et Julien Fraipont,
la discipline préhistorique où s’illustreront notamment par la
suite Joseph Hamal-Nandrin et Hélène Danthine. Aujourd’hui,
dans le sillage de ces illustres précurseurs, Marcel Otte en-
tend, parmi d’autres préoccupations de caractère culturel
liées à des aires géographiques plus vastes, mettre au grand
jour tout ce qui dort depuis des temps immémoriaux dans les
sites paléolithiques de Wallonie : la grotte Scladina de Sclayn
(commune d’Andenne), classée patrimoine exceptionnel de la
Région wallonne, fait partie de ceux-là. « Depuis 1978, j’y ai
emmené des générations d’étudiants, tant de l’étranger que de
Belgique, qui y ont fait leur apprentissage », reconnaît ce pro-
fesseur qui aime comme personne “mettre la main au caillou”.
Trois grandes sections
Le matériel lithique provenant de ces fouilles, ainsi que quan-
tité de pièces de silex originaires d’autres lieux tels que Spy
et Omal, est visible dans les vitrines du Musée. Lequel, après
la traversée d’un couloir orné d’une longue ligne du temps,
s’ouvre sur trois sections. La première illustre les différentes
étapes des activités humaines depuis les origines et présente,
à cet effet, toute une série de vestiges archéologiques caracté-