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Hiver 2011 - 2012
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LIÈGE
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23
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L’ I NST I TUT I ON
Le CSL en orbite
Thierry Chantraine, nouvau directeur du Centre spatial de Liège
L
e Centre spatial de Liège (CSL), pôle
universitaire de haute technologie
et de renommée mondiale pour les
systèmes spatiaux, était à la recherche
d’un pilote expérimenté ayant des idées
nouvelles pour sa gouvernance et sa re-
structuration. Cet été, au terme d’une
procédure minutieuse de sélection et sur
recommandation du comité de gestion du
CSL, le conseil d’administration de l’ULg a
choisi Thierry Chantraine, lequel a pris ses
fonctions le 16 août dernier.
Ce Liégeois, né aux Etats-Unis en 1960 au
début de l’ère spatiale, obtient en 1985 le
diplôme d’ingénieur civil aérospatial de
l’ULg. Sa carrière de manager a pris forme
au sein de l’industrie aéronautique, notam-
ment dans le domaine des moteurs d’avion.
Après un apprentissage au Laboratoire des
techniques aérospatiales (LTAS), puis dans
une PME spécialisée dans des instruments
de mesure pour la métallurgie, il entre en
1992 chez FN Moteurs qui allait devenir
Techspace Aero dans le groupe français
Snecma. Durant dix ans, il est en charge de
responsabilités au sein de la production, de
la qualité et du bureau d’études. En 2002,
Techspace Aero lui confe la direction
de la division “Maintenance-réparation-
essais” des moteurs d’avions militaires.
En 2008, Snecma-Safran cède cette
division au motoriste américain Pratt
& Whitney (United Technologies) qui en
fait son implantation en Europe. Thierry
Chantraine devient alors le premier di-
recteur de Pratt & Whitney Belgium En-
gines Center à Vottem. En début d’année,
en raison de profondes divergences de
vue sur la stratégie locale et sociale,
c’est la séparation. « Je considère qu’une
entreprise est avant tout implantée dans
le tissu économique d’une région, qu’elle
s’en nourrit pour créer de la valeur avec
des produits, des services et des em-
plois. C’est ce fl conducteur stratégique
que je compte suivre pour renforcer le
potentiel et garantir le futur du CSL », af-
frme Thierry Chantraine.
C’est donc un spécialiste des essais et
de la qualité dans le domaine aéronau-
tique qui se trouve aux commandes du
CSL. « Je suis très intéressé par l’activité
spatiale, poursuit-il. D’ailleurs, jeune
homme passionné par la conquête de
l’espace, j’aurais voulu devenir astro-
naute. L’odyssée de l’espace est une
grande aventure pour laquelle il reste
beaucoup à faire. En m’investissant dans
l’Université qui m’a formé, je veux donner
un nouveau souffe, de façon progressive,
aux capacités du CSL. »
Son objectif actuel ? Retrouver l’équilibre
fnancier en mettant le cap sur de nou-
veaux horizons de la pertinence scienti-
fque et de l’innovation technologique :
« Le personnel a atteint un niveau excep-
tionnel de compétences et le CSL jouit
d’une très belle réputation à l’étranger,
relève son directeur. Sa principale force
est d’être intégré dans une Université
dynamique qui cherche une plus grande
ouverture sur le monde et l’industrie. Par
ailleurs, la Cité ardente bouge face aux
défs de la reconversion de son tissu in-
dustriel. »
Si une réorganisation des activités
s’impose dans de nouvelles structures
qui interagissent et si le CSL mérite, selon
lui, d’être mieux connu à l’Université,
« l’entreprise est à taille humaine, forte
d’une centaine de personnes qui se con-
naissent, se parlent, partagent leurs res-
sources ». Pas question de séparer son
service des tests sous vide – interlocuteur
privilégié de l’ESA pour les contrats avec
les industriels – ni de l’instrumentation
optique qui fait son renom à bord des
systèmes dans l’espace, qu’ils soient eu-
ropéens et américains. Mais il est notam-
ment un domaine technologique émer-
gent qui lui tient à cœur : l’observation
radar par satellites. « Une de nos équipes
a développé une compétence unique en
Belgique dans le traitement complexe de
l’imagerie radar. On entend bien la valo-
riser en misant sur la renaissance de la
collaboration belge avec l’Argentine pour
le programme de satellites Saocom »,
conclut Thierry Chantraine.
Théo Pirard
Voir sur le site
http://webtv.ulg.ac.be/csl
Cap sur Jupiter avec la sonde
Juno
La Nasa a précipité la sonde Juno
vers la plus grosse planète du
système solaire le 5 août dernier.
En 2016, Juno se placera autour
de Jupiter pour recueillir des in-
formations scientifques sur le
comportement tourmenté de son
atmosphère. Le CSL a contribué à
la réalisation du sous-système de
mécanisme du miroir UVS.
A bord du satellite vietnamien
Le gouvernement du Vietnam
a retenu l’offre belge pour son
deuxième microsatellite de télé-
détection, le “Vietnam Natural Re-
sources Environment and Disas-
ter monitoring small Satellite” qui
sera lancé en 2017. L’ULg est fort
impliquée dans ce premier suc-
cès à l’exportation de l’industrie
belge des systèmes spatiaux.
C’est la société Spacebel, l’une
des premières entreprises issues
du Centre spatial de Liège, qui
est responsable de la maîtrise
d’œuvre de ce petit observatoire
de l’environnement terrestre basé
sur le premier satellite Proba
made in Belgium. Aux côtés de
Spacebel, on trouve le CSL et
Amos qui en est une retombée,
pour la composante optique de
l’instrument hyperspectral, un
senseur capable de voir dans des
dizaines de bandes spectrales. Le
contrat défnitif est en cours de
négociation, pour une signature
en mars 2012 lors d’une mis-
sion économique conduite par le
prince Philippe.