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LIÈGE
U
l
Eté 2013
>
Un JOUR A L’ ULg
4 juin 1904
La renommée de l’Insti-
tut Montefore, d’abord
dirigé par le Pr Eric Gérard
(1856-1916) puis par
Omer de Bast (1865-1937),
déborde rapidement les
frontières belges et même
européennes. En 1933, lors
de son 50
e
anniversaire,
l’Institut alimente les sta-
tistiques de son succès :
2735 ingénieurs électri-
ciens y ont été formés, dont
plus de 50% sont d’origine
étrangère, notamment des Italiens (Georges Monte-
fore, d’origine italienne par sa mère, fut également très
actif dans la Péninsule) et de très nombreux Russes.
La guerre épargne les bâtiments de l’Institut de la rue
Saint-Gilles. Cependant, l’évolution des besoins abou-
tit à transférer, à partir des années 60, certains services
vers le campus de la faculté des Sciences appliquées au
Val-Benoît. Parallèlement au développement de l’ULg au
Sart-Tilman, l’architecte Jean Maquet échafaude aussi les
premiers plans du nouvel Institut d’électricité Montefore.
Celui-ci sera inauguré par le recteur Betz le 3 mai 1978.
Tout l’Institut Montefore au Sart-Tilman ? Pas encore… Pen-
dant près d’une décennie, le laboratoire d’électricité appliquée
du Pr Willy Legros demeure rue Saint-Gilles. Le 15 mai 1987
se tient une nouvelle inauguration d’un Institut désormais au
complet, tournant défnitivement une page d’histoire avec le
site de la rue Saint-Gilles, mais ne tirant certainement pas
un trait avec son très généreux bienfaiteur : outre son nom,
qu’il porte fèrement, l’Institut a veillé aussi à “faire monter”
le fameux buste en bronze de Georges Montefore qui, depuis
lors, semble saluer chaque visiteur des nouveaux locaux...
Quant au bâtiment “historique” de la rue Saint-Gilles, il fut
utilisé pendant quelques années par l’Ecole d’architecture
Lambert-Lombard, avant que celle-ci ne migre vers la rue
Fusch et ne devienne une des composantes de la nou-
velle faculté d’Architecture de l’ULg. Réinvestissant dans
le centre-ville, la rénovation de l’Institut Montefore devrait
être, après les amphis Opéra, le prochain “gros chantier” de
l’ULg. En effet, plus de 7 millions d’euros seront nécessaires
pour y aménager 14 salles de cours et de séminaire des-
tinées à HEC, l’école de gestion de l’ULg. Gageons que les
futurs occupants des lieux perpétueront eux aussi le nom
d’une personnalité marquante du XIX
e
siècle à Liège, celle
d’un industriel de haut vol fgurant comme le plus grand mé-
cène et bienfaiteur qu’ait jamais connu l’université de Liège.
Didier Moreau
C
’est l’événement mondain à Liège ce 4 juin 1904. A
72 ans, Georges Montefore (1832-1906) est honoré
dans sa ville d’adoption, alors au faîte de sa gloire
industrielle, et plus particulièrement à l’Institut d’électro-
technique éponyme, situé rue Saint-Gilles, dont il est le créa-
teur et le grand mécène. Grâce à lui, l’université de Liège
est pionnière en Europe. Le buste en bronze de Montefore,
par le sculpteur bruxellois Thomas Vinçotte, est dévoilé
pour l’occasion. Les discours du ministre de l’Industrie et
du Travail, du bourgmestre et de quelques autres hautes
personnalités s’enchaînent pour saluer le rôle singulier du
diplômé ingénieur civil de l’université de Liège, de l’indus-
triel ayant fait fortune grâce à un brevet sur une variété de
bronze phosphoreux utilisée dans le réseau naissant des
fls télégraphiques, du sénateur libéral ayant siégé 19 an-
nées sans interruption de 1882 à 1901, de l’homme infuent
conseillant les “grands” de ce monde, les gouvernements,
les diplomates, etc. Mais aussi du philanthrope soute-
nant fnancièrement nombre de projets à caractère social.
1881, Georges Montefore revient enthousiaste de l’Expo-
sition universelle de Paris. Il a l’intuition remarquable du
développement extraordinaire que vont connaître les appli-
cations électrotechniques. La fée électricité éclaire le monde,
fait tourner les machines, transmet les communications…
Montefore veut que Liège et son Université soient des mo-
teurs de cette révolution en cours. A peine de retour en son
vaste château du Rond-Chêne à Esneux, il projette avec le
recteur Trasenster de créer à l’Université un institut spécia-
lisé dans le domaine des électrotechniques, d’y former les
ingénieurs qui soutiendront le développement industriel et
créeront les innovations. Pour éviter tout retard, Montefore
propose de fnancer lui-même l’Institut et ses équipements.
Les premiers étudiants sont accueillis en octobre 1883
dans des locaux de Botanique encore situés place du 20-
Août. Mais le succès est tel que, rapidement, s’impose la
nécessité de bénéfcier d’espaces plus confortables. C’est
alors que le gouvernement permet à l’Université d’utili-
ser le bâtiment situé au numéro 33 de la rue Saint-Gilles,
délaissé suite à la disparition de l’Ecole normale des huma-
nités. C’est là, au cœur de Liège, que l’Université installe
dès 1891 son prestigieux Institut d’électricité G. Montefore.
Son créateur acquiert et cède à l’Institut des centaines de
pièces et machines électriques, constituant ce qui à l’époque
n’est pas encore une collection historique mais un ensemble
essentiel à la formation quotidienne des jeunes ingénieurs
électriciens et aux recherches. Le bâtiment est régulière-
ment agrandi et modernisé. En 1903, Montefore y fnance
la construction d’un amphithéâtre de 300 places, réplique de
celui de Faraday à Londres. Directement voisin de l’Institut,
l’hôtel particulier, au numéro 31 de la rue Saint-Gilles, est
offert à l’Association des ingénieurs sortis de l’Institut Mon-
tefore (AIM). La générosité du mécène semble sans limites !
L’Institut Montefore, toujours en ville !