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Eté 2013
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LIÈGE
U
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transformer l’énergie solaire en une énergie chimique
utilisable par la suite. A titre d’exemple, en Wallonie,
une culture dédiée à la biomasse produira en moyenne
0.5 W/m
2
. Cela signife que pour produire une quantité
d’énergie équivalente à celle produite
par un réacteur nucléaire de 1000 MW
(1 MW = 1 million de Watts), il faudrait
consacrer 2000 km
2
de sol à la culture de
biomasse. Produire en Wallonie à l’aide
de biomasse une quantité d’énergie
suffsante pour pouvoir compenser la
fermeture des trois réacteurs nucléaires
de Tihange impliquerait de consacrer plus ou moins
35% du territoire wallon à la culture de biomasse.
Projets éoliens diffciles
à mettre en œuvre
Avec le nouveau Plan éolien wallon récemment dévoilé,
le gouvernement wallon montre très clairement sa
volonté de développer cette flière. Celle-ci produit à
l’heure actuelle un peu plus de 1000 GWh par an et le
Plan éolien wallon a l’ambition d’arriver à 4500 GWh
par an d’ici 2020. Notons que 4500 GWh correspond
à l’énergie produite en un an par une source ayant
une puissance 513 MW, soit seulement la moitié de
la puissance d’un réacteur de Tihange
1
. Il n’est pas
certain que la Wallonie atteindra cet objectif, car les
projets éoliens sont de plus en plus diffciles à mettre
en œuvre. Le public est en effet de moins en moins
enthousiaste à l’idée de voir de nouvelles éoliennes
apparaître dans le paysage et à éventuellement subir
La biomasse de culture controversée
De ces trois flières, la biomasse est celle qui a
nécessité jusqu’à présent le moins de subsides pour se
développer. On distingue deux types de biomasse :
la biomasse de déchet qui, comme son
nom le suggère, utilise des déchets
organiques pour produire de l’énergie
et la biomasse de culture pour laquelle
des surfaces agricoles ou des forêts
sont spécifquement exploitées. Le
potentiel de croissance de la première
est très limité. Le second type de biomasse, qui a un
potentiel de croissance plus élevé, est néanmoins assez
controversé car il détourne des surfaces agricoles pour
produire de l’énergie et conduit à l’abattage de forêts.
Pour que le développement de cette biomasse ait un
sens d’un point de vue écologique, il faut faire en sorte
que son impact sur l’environnement soit limité. Cela
implique de replanter les forêts abattues et de s’assurer
que la biodiversité n’est pas menacée. Il est également
important de s’assurer que le développement de cette
flière ne conduise pas à une augmentation des prix
des denrées alimentaires de base, ce qui risquerait
de plonger les populations les plus défavorisées de la
planète dans la famine.
Notons que même si ces contraintes écologiques
et sociales sont mises à part, le potentiel de
développement de cette flière n’est pas énorme.
Cela est lié au fait que les plantes ou les arbres sont
des “dispositifs” extrêmement peu effcaces pour
L
a Wallonie a décidé depuis plusieurs années déjà de se lancer dans le
développement des énergies renouvelables. Elle a même pour objectif
de faire en sorte que 20% de ses besoins en énergie primaire soient
couverts par ces sources d’ici 2020. La consommation en énergie primaire
wallonne étant de l’ordre de 200 000 GWh, cela signiferait, à consommation
constante, d’arriver à produire d’ici 2020 40 000 GWh par an (1 GWh = 1 mil-
liard de Wh) grâce à des énergies renouvelables. Or celles-ci ont produit en
2011 – les chiffres de 2012 n’étant pas encore connus – 8200 GWh (3300 GWh
d’électricité et 4900 GWh de chaleur) ; il faudrait dès lors arriver en 2020 à une
capacité de production en énergie renouvelable cinq fois supérieure à celle
que nous avions en 2011.
Le potentiel hydraulique étant à ce jour presque pleinement exploité en Wal-
lonie et le potentiel géothermique étant plus ou moins inexistant, il sera juste
possible de développer dans le futur les trois flières suivantes : la biomasse, le
solaire et l’éolien.
Le public est de moins en
moins enthousiaste
à voir de nouvelles éoliennes
apparaître dans le paysage
1
Une source ayant une puissance de 1 MW produira en un an un nombre de MWh d’énergie égal à 8760, soit le nombre d’heures dans une année.