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LIÈGE
U
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Hiver 2012 - 2013
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Le PORTRA I T D ’ UN ALUMN I
Martine van Zuylen
matise l’Opéra, on fait en sorte que le public se l’approprie et
le décortique. » Rencontre avec les artistes, journées portes
ouvertes, concept de “l’artiste d’un jour” : Martine van Zuy-
len travaille à dévoiler les coulisses de cet art qui impres-
sionne parfois un peu. La recette fonctionne et le public se
rajeunit. « Aujourd’hui, 30 % de nos spectateurs ont moins
de 32 ans », s’enthousiasme celle qui a travaillé aux côtés de
quatre directeurs successifs.
Le rythme est effréné, la cadence soutenue, le planning
chargé. Martine van Zuylen voit tous les spectacles, convain-
cue qu’elle ne pourrait pas faire son travail “à moitié”. « Je
n’ai jamais eu l’impression de travailler dans une routine.
Ce métier, avec toutes les rencontres variées qu’il suscite,
a renouvelé sans cesse mes horizons. » Son enthousiasme
et sa résistance au stress font le reste : voilà 23 ans qu’elle
œuvre à la visibilité de l’ORW. L’heure pour elle de tourner
une page, juste quand le bâtiment, géant blanc orné de
métal, ancré en plein cœur de Liège, prend un nouvel envol.
Au programme, pour la suite ? « Rien de précis. Un grand
voyage sans doute, peut-être de nouveaux projets profes-
sionnels… », sourit-elle. Et la perspective, à l’aube de la
soixantaine, de s’offrir un intermède avant d’entamer un
nouvel acte lui fait pétiller les yeux.
Marie Liégeois
Intermezzo
C
’est dans son bureau plus tout neuf, à l’ombre du
splendide Opéra rénové, qu’elle nous reçoit. Un bureau
qui a vécu, qui compte des souvenirs à n’en plus fnir
ainsi que de longs rayonnages de livrets de spectacle. Ce
lieu, elle l’occupe depuis 1989, date de son arrivée à l’Opéra
royal de Wallonie (ORW), engagée alors pour gérer les publi-
cations de l’institution. Un bureau ensoleillé, surtout, par les
airs d’Opéra qui arrivent de la salle de répétition toute proche
et par le sourire et le dynamisme de celle qui est devenue, en
1996, la directrice de la communication. Elle s’apprête d’ail-
leurs, début d’année 2013, à quitter les lieux, estimant avoir
« bouclé la boucle » de cette belle aventure. Sans aigreur,
sans regret, juste avec l’envie de poigner dans de nouveaux
projets, même si « la décision fut très diffcile à prendre ».
Retour en arrière. Martine van Zuylen étudie l’histoire à
l’université de Liège, option Moyen Age et Antiquité. Aux
côtés de « grands noms » tels André Vandegans, Jean-
Pierre Massaut, Jean Lejeune, Robert Demoulin ou encore
André Joris, elle développe son goût pour le travail de mé-
moire, la précision, la vérifcation des données et, surtout,
la curiosité. « Cette formation aura des résonnances tout
au long de ma vie. Cela m’a donné des réfexes de rigueur,
à moi qui ai plutôt une personnalité fantaisiste ! », rit-elle.
Diplôme en poche (1979), elle se dirige vers l’enseigne-
ment durant quelques années. Mais son envie d’étudier et
d’explorer n’est pas rassasiée. La nouveauté de l’époque,
c’est l’ouverture de la “8
e
section”, cette licence en commu-
nication qui, sous la direction de Jacques Dubois, fait ses
premiers pas au sein de la faculté de Philosophie et Lettres.
Luc Gochel, Marc Vanesse, Dominique d’Olne, Eric Renette
et d’autres encore : autant de journalistes actuels formés
en même temps qu’elle. Pour faire ses armes, Martine van
Zuylen saute à pieds joints dans un projet tout neuf, à la
demande du doyen de la faculté de Médecine d’alors, Paul
Franchimont : créer un “service com” au Centre hospitalier
universitaire (CHU) qui vient de déménager au Sart-Tilman.
Cinq années à la communication au CHU, plusieurs projets en
parallèle (avec Robert Maréchal, du Festival Jeune Théâtre
notamment) et deux enfants plus tard, Martine van Zuylen
rejoint l’équipe de Raymond Rossius à l’ORW. Rien dans
son environnement familial, plutôt versé dans l’industriel –
son père possède alors la marque de café “Chat noir” qui
a aujourd’hui été revendue –, ne la destinait à rejoindre ce
milieu des arts vivants et de la culture qui lui fait de l’œil.
Impression des programmes de saison, rédaction des livrets,
suivi de revues et d’ouvrages : elle gère ces publications
durant cinq ans avant de se voir proposer la direction du
service communication et presse. « Le métier a évolué au
fl des ans, explique-t-elle. On est aujourd’hui en recherche
d’une “communication de proximité”, par laquelle on dédra-