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LIÈGE
U
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Hiver 2011 - 2012
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Le s
Equ i pemen t s REMARQUABLES
S
ept milliards d’êtres humains se partagent désormais
la Terre. Huit en 2025. Parmi tous les défs à relever,
celui de la réduction de l’empreinte écologique est
sans doute prioritaire. L’université de Liège, bien consciente
des enjeux majeurs du XXI
e
siècle, a pris le taureau par les
cornes pour réduire son impact environnemental. Depuis
quelques années, un certain nombre d’entreprises ont réa-
lisé leur bilan environnemental, base de travail indispensable
pour réduire les impacts directs et indirects sur l’environne-
ment. « A Liège, nous sommes, à l’heure actuelle, la seule
grande institution publique à avoir effectué notre bilan com-
plet », commente Joseph Smitz, chargé de cours à HEC-ULg.
Bilan carbone
Le chercheur et son équipe ont évalué tout ce que l’Univer-
sité a consommé et rejeté pendant l’année 2009. Les cinq
sites de l’ULg ont été analysés (place du 20-Août, HEC-ULg,
le Sart-Tilman, le campus d’Arlon et celui de Gembloux Agro-
Bio Tech). 239 bâtiments – représentant 500 000 m² – ont
ainsi été passés au crible. Ont été chiffrés les espaces, la
consommation d’énergie, de matières premières, les achats
de denrées alimentaires, la mobilité, les émissions atmos-
phériques (y compris de CO
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), les rejets d’eaux usées, les
déchets, la radioactivité, le bruit et les aspects de biodiver-
sité. « Nous avons utilisé toutes les techniques employées
par les grandes entreprises qui mesurent leurs impacts envi-
ronnementaux, assure Joseph Smitz. Ce sont des éléments
que je présente lors de mes cours et, dans le cadre de leur
mémoire, plusieurs étudiants ont collaboré à ce rapport. »
Présenté au conseil d’administration de l’ULg, le rapport relatif
à l’impact environnemental de l’ULg permet aujourd’hui le dé-
veloppement d’une politique de transparence au sein de l’Ins-
titution et la mise sur pied d’une cellule de réfexion. « C’est
la première mesure qui a été prise suite à la présentation de
notre étude. Dorénavant, nous pouvons mettre en place ce qu’il
faut pour que, chaque année, cette performance s’améliore »,
s’enthousiasme Joseph Smitz. Constitué de sept membres, le
groupe de réfexion et d’action pour la protection de l’environ-
nement (Grappe), mis en place par décision du conseil d’admi-
nistration, est notamment chargé de faire des propositions sur
la politique à mener en matière d’environnement et de pré-
parer un rapport annuel sur les performances de l’Université.
Le bilan environnemental a par ailleurs été complété par le
“bilan carbone”. « Il s’agit d’un zoom sur un aspect particu-
lier où l’on observe de façon détaillée toutes nos émissions
de CO
2
, explique Joseph Smitz. Ce bilan impose un certain
nombre de règles : tenir compte de tous les déplacements et
du total du CO
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émis lors de la construction des bâtiments. »
Cogénération biomasse
Forte de ses analyses, l’ULg mène une politique positive en la
matière : au restaurant eco friendly et à la construction d’un
éco-quartier aux abords des homes universitaires, la nouvelle
installation de cogénération biomasse a amorcé ses activités à
la mi-novembre. « Grâce à ce système, nous réduirons de 2/3
nos émissions de CO
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à la chaufferie, confe Maud Leloutre,
ingénieur à l’administration des ressources immobilières
(ARI). En matière d’économie d’énergie, nous avons beau-
coup de travail. L’Université grandit : il faut penser à Arlon,
Gembloux et à la faculté d’Architecture. A l’heure actuelle, il
existe déjà un responsable énergie à Gembloux et, à terme,
nous travaillerons en coordination avec les autres sites. »
Développée par la société Cofély, la cogénération biomasse
est connue comme étant l’une des techniques les plus eff-
caces, énergétiquement parlant, pour l’exploitation des éner-
gies fossiles et renouvelables. Jusqu’alors alimentée en gaz
et au fuel lourd, la chaufferie, érigée dans les années 1960,
s’est dotée d’une énorme chaudière alimentée en chaleur par
un four à granulés de bois appelés pellets. Cette chaudière
produit de la vapeur qui fait tourner deux turbines, produi-
sant ainsi de l’électricité pour la consommation propre de
l’Université. La chaleur de la vapeur, elle, est injectée via un
échangeur dans un réseau de 24 km de long desservant 60
bâtiments installés sur la colline. En résumé, la cogénération
permet de couvrir 70 % des besoins en chaleur du Sart-Til-
man (ULg et CHU), le reste étant assuré par le gaz naturel. La
cogénération fournit également 30 % des besoins en élec-
tricité des bâtiments de l’ULg sur le campus du Sart-Tilman.
L’Université passe au vert
Réduire l’empreinte écologique, à tous points de vue
La chaudière de 1960 sera désormais alimentée avec des granulés de bois