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LIÈGE
U
l
Hiver 2011 - 2012
S
i les initiatives de coopération
au développement ne manquent
pas au sein de l’université de
Liège, peu jouissent d’actions et de
programmes aussi ambitieux que ceux
mis en place par l’ONG Universud-
Liège. Actif depuis déjà 1977, l’orga-
nisme intervient chaque année sur le
terrain dans une optique dynamique de
transformation sur le long terme avec
ses partenaires du Sud, lesquels ne
manquent ni de potentiel ni de déter-
mination. L’expertise universitaire fait
encore cependant cruellement défaut
dans ces régions paupérisées et qui
souffrent de besoins structurels en la
matière. « La coopération au développe-
ment, comme nous l’entendons, ne se contente pas d’aides ponc-
tuelles, sans réel suivi, explique Valérie Wambersy, coordinatrice
d’Universud. Nos objectifs s’inscrivent dans le temps et de manière
durable afn que l’aide apportée soit la plus bénéfque possible. »
Savoir et savoir-faire
Si l’on pense d’emblée à la santé, qui demeure l’un des secteurs
les plus importants de la coopération, le processus participatif se
veut néanmoins ouvert à toutes les composantes de l’Université
aptes à apporter un réel soutien aux besoins fondamentaux ren-
contrés sur place. « Les ONG et les partenaires ont fréquemment
besoin d’études spécifques et approfondies dans des matières
aussi diverses que l’agriculture, l’eau et l’écologie, le droit, l’écono-
mie ainsi que dans des domaines comme l’interculturel ou la com-
munication. L’Université, qui dispose d’un savoir et d’un savoir-
faire reconnus, peut ainsi mettre ses forces vives à disposition des
acteurs de terrain pour améliorer la qualité des interventions sur
place », poursuit Valérie Wambersy. Une ONG universitaire s’im-
pose donc comme un partenaire idéal afn de remplir cette tâche
de rencontre et d’échange entre les scientifques et les acteurs
du développement. Des relations et partenariats qu’il convient
donc d’entretenir et favoriser grâce à une structure composée de
trois personnes, aidés dans leur tâche par plusieurs bénévoles.
Pour mener ses nombreuses missions à bien, Universud dis-
pose d’un budget qui évolue au gré des subventions et des
dons. « D’une année à l’autre, on voit des différences, cela fuc-
tue, même si le contexte de crise actuel n’est pas propice à
une générosité débordante, même si chaque don, aussi petit
soit-il, est précieux. Mais nous parvenons tout de même à bou-
cler des fnancements ambitieux qui nous permettent de mener
plusieurs projets de front. » Parmi ceux-ci, on peut citer les ini-
tiatives de potabilisation de l’eau dans le Nord Kivu, un pro-
gramme de prévention sur la transmission du sida de la mère à
l’enfant au Katanga ou encore un appui aux associations actives
dans le domaine de la micro-assurance de santé au Benin.
L’éducation au cœur du projet
Parallèlement à ses activités menées in situ, UniverSud tient aussi
à profter de son ancrage universitaire en conduisant de nom-
breuses missions d’éducation au développement. Qu’il s’agisse
d’activités citoyennes – comme des conférences ou ciné-dé-
bats –, ces séances font intervenir des protagonistes du Sud, des
professeurs d’université, des acteurs de terrain et des membres
de la société civile qui ont pour but d’informer et d’amener des
réfexions critiques sur ces questions de coopération. Ouvertes
à tous les publics, ces manifestations permettent de conscien-
tier les moins initiés aux enjeux cruciaux du développement.
Parmi ceux-ci, les étudiants. Pour les intéresser davantage à
ces problématiques, l’initiative des “cours métis” a vu le jour
et s’inscrit dans le cursus académique. Dans le cadre d’une
séance de cours classique, le titulaire invite un intervenant
– originaire du Sud –, qu’il soit professeur, chercheur, docto-
rant ou professionnel à venir décrire et partager ses activités
ou recherche sur le terrain. « Le but est d’entretenir un solide
métissage des savoirs, toutes flières confondues, qui ne peut
être qu’un enrichissement du savoir scientifque classique. »
Et pour les étudiants désireux de se frotter davantage à ces ques-
tions, UniverSud a, depuis plusieurs années, mis en place un
ambitieux programme d’immersion qui permet à quiconque le
souhaite d’aller à la rencontre d’organisations travaillant sur place
et de prendre directement part à un projet de développement.
D’une durée moyenne de quatre semaines, ce voyage permet une
confrontation directe avec une autre réalité et voit l’étudiant plongé
au cœur de la vie locale pour une immersion individuelle familiale
et professionnelle.
Enfn,“Campus plein Sud”, initié en octobre 2002 par la plupart des
universités francophones et ONG universitaires, constitue un mo-
ment d’intense activité en termes de sensibilisation et d’éducation
audéveloppement auquel UniverSud est largement partie prenante.
Les activités tendent à imprégner le public de l’esprit critique et
d’analyse nécessaire à la compréhension des enjeux du développe-
ment. L’objectif visé étant d’informer la communauté universitaire
sur les réalités complexes et nuancées des relations avec le Sud
et des interdépendances tissées avec le Nord. “L’eau, géopolitique
et dérèglement climatique” sera le thème central de l’édition 2012
(fn février et début mars), problématique essentielle à l’heure ou
plus d’un milliard d’êtres humains en sont quotidiennement privés.
François Colmant
Informations sur le site
www.ulg.ac.be/soutenir
Les dons peuvent être effectués sur le compte 340-0900691-84.
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