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Hiver 2012 - 2013
immenses défs sociétaux d’autre part, un nombre croissant
de personnes très riches semblent prendre conscience d’un
devoir d’agir pour le bien commun », constate le Pr Jacques
Defourny, directeur du Centre d’économie sociale de HEC-ULg.
Partout, de nouvelles formes de philanthropie émergent – la
venture philanthropy, le social venture capital, les commu-
nity foundations, le social impact investment – et alimentent
le débat. Quelles sont les personnes derrière ces initiatives ?
Quelles sont leurs motivations ? Comment ces fondations
agissent-elles ? « Alors que le capitalisme est confronté à
ses excès, certains de ses acteurs veulent montrer que l’ini-
tiative et l’action privées peuvent aussi jouer un rôle important
dans la poursuite du bien commun. Je pense que la recherche
universitaire doit prendre au sérieux cette thématique et la
creuser au-delà de tous les préjugés possibles », argumente
le Pr Defourny. Le fonds InBev-Baillet Latour s’est ainsi laissé
convaincre : en créant une chaire au sein de HEC-ULg, il a dé-
cidé de promouvoir une réfexion plus systématique, plus rigou-
reuse sur les pratiques des fondations et de se laisser lui-même
interpeller en espérant progressivement améliorer son action.
Le programme de recherche commencera par l’analyse du pay-
sage des fondations en Belgique et de ses évolutions récentes.
L’objectif étant à moyen terme d’étudier la philanthropie comme
investissement social, d’envisager aussi les fondations comme
acteurs dans la mondialisation et dans les reconfgurations de la
gestion de l’intérêt collectif. « Demanière générale, il s’agira aussi
de proposer aux fondations des moyens de renforcer leur capa-
cité d’analyse, de management et de gouvernance », commente
le Pr Defourny, coordinateur de la chaire pour la première année.
Le lancement a eu lieu à Bruxelles, lors d’un business breakfast,
le 6 décembre. Un senior researcher et un doctorant sont déjà
recrutés afn d’organiser l’ensemble des activités prévues en
2013, parmi lesquelles des modules d’enseignement en social
investment au sein de la flière “management des entreprises
sociales”. Ces modules seront ensuite proposés dans diffé-
rents autres programmes (avis aux amateurs !), d’autant plus
que de nombreuses fondations sont des acteurs importants
dans le soutien à la recherche, en médecine par exemple, mais
aussi dans bien d’autres domaines. La chaire entame aussi un
projet de recherche sur le social return on investment ainsi que
la préparation d’un congrès en juillet prochain. De quoi étoffer
encore la renommée du Centre d’économie sociale de l’ULg.
Patricia Janssens
* Créé à l’initiative d’Alfred de Baillet Latour, actionnaire
décédé de la brasserie Stella Artois, le fonds InBev-Baillet
Latour a déjà à son actif divers soutiens à des chaires
universitaires. Par ailleurs, la chaire Baillet Latour est la
dixième à HEC-ULg.
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SOUTEN I R L’ ULg
Les fondations ont une chaire
Le social investment au programme de HEC-ULg
G
râce au fonds InBev-Baillet Latour, une chaire en social
investment*, centrée avant tout sur l’action des fonda-
tions, est inaugurée aujourd’hui au sein du Centre d’éco-
nomie sociale de HEC-ULg. C’est une première en Belgique.
On aurait pu parler d’une chaire en philanthropie, mais, en
français, le terme “philanthropie” paraît obsolète ou conno-
té parce qu’il renvoie, invariablement, aux dames patron-
nesses ! Dans beaucoup de pays, la philanthropie sent le
paternalisme. L’acception est par contre plus neutre en
anglais et, surtout, fait partie du vocabulaire courant. Elle
recouvre les diverses formes de dons, à savoir l’action des
fondations d’intérêt général, le mécénat des entreprises,
les activités bénévoles, etc. Dans les pays anglo-saxons, il
n’est pas rare que des personnalités célèbres fassent montre
de grande générosité. Parmi les donateurs les plus embléma-
tiques, on peut citer Richard Branson (Virgin), Warren Buffet
(fonds Berkshire) et bien sûr Bill Gates à l’origine de Microsoft,
lequel a créé avec son immense fortune la fondation Bill-et-
Melinda-Gates dont l’objectif déclaré est “d’améliorer le sort
de ses semblables et de manière désintéressée”. Bref, outre-
Manche et outre-Atlantique, la philanthropie a bonne presse.
Au-delà des questions de vocabulaire, cette approche
gagne maintenant tous les pays développés. « Dans l’actuel
contexte de crise de l’Etat providence d’une part et face aux
La recherche médicale est une des premières
bénéfciaires du mécénat